Le phare du bout du monde by Jules Verne

Le phare du bout du monde by Jules Verne

Auteur:Jules Verne [Verne, Jules]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: Romans
Éditeur: Atramenta (www.atramenta.net)
Publié: 2011-01-20T05:00:00+00:00


IX - Vasquez

Depuis l’arrivée de la goélette au mouillage de la baie d’Elgor, Vasquez avait vécu sur le littoral du cap San Juan dont il ne voulait pas s’éloigner. Si quelque navire venait en relâche dans la baie, au moins serait-il là pour le héler à son passage.

On le recueillerait, il préviendrait le capitaine du danger qu’il courait à remonter dans la direction du phare, il lui apprendrait qu’une bande de malfaiteurs en étaient maîtres, et, si ce capitaine n’avait pas un équipage suffisant pour s’emparer d’eux ou les chasser à l’intérieur de l’île, il aurait le temps de reprendre le large.

Mais quelle apparence que cette éventualité vînt à se produire, et pourquoi un bâtiment, à moins d’y être forcé, relâcherait-il au fond de cette baie à peine connue des navigateurs ?

C’eût été cependant la circonstance la plus favorable que ce navire se dirigeât vers les Malouines, - une traversée de quelques jours seulement, les autorités anglaises eussent été rapidement prévenues des événements dont l’Île des États venait d’être le théâtre. Un bâtiment de guerre aurait peut-être pu se rendre immédiatement à la baie d’Elgor, y arriver avant que la Maule en fût repartie, détruire, jusqu’au dernier, Kongre et les siens, et faire le nécessaire pour que le phare fût aussitôt remis en service.

« Pour cela, se répétait Vasquez, faudra-t-il donc attendre le retour du Santa-Fé ?... Deux mois !... D’ici là, la goélette sera loin... et où la retrouver au milieu des îles du Pacifique ?... »

On le voit, le brave Vasquez, s’oubliant lui-même, pensait toujours à ses camarades impitoyablement massacrés, à l’impunité dont jouiraient peut-être ces malfaiteurs après avoir abandonné l’île, et aux graves périls qui menaçaient la navigation sur ces parages depuis l’extinction du Phare du bout du Monde.

D’ailleurs, au point de vue matériel, et à la condition qu’on ne découvrît pas sa retraite, il était rassuré, depuis sa visite à la caverne des pirates.

Cette vaste caverne s’enfonçait profondément à l’intérieur de la falaise. C’est là que la bande s’était abritée pendant plusieurs années. C’est là qu’avaient été entassées toutes les épaves, or, argent, matières précieuses recueillis sur le littoral à mer basse. C’est là, enfin, que Kongre et les siens avaient passé de longs mois, vivant, d’abord, des provisions qu’ils possédaient au moment de leur débarquement, puis de celles procurées par un grand nombre de naufrages, dont plusieurs avaient été provoqués par eux.

De ces provisions, Vasquez ne prit que l’indispensable, de manière que Kongre et les autres ne s’aperçussent de rien : une petite caisse de biscuit de mer, un baril de corned-beef, un réchaud qui lui permettrait de faire du feu, une bouilloire, une tasse, une couverture de laine, une chemise et des bas de rechange, une capote cirée, deux revolvers avec une vingtaine de cartouches, un briquet, un fanal, de l’amadou. Il prit aussi deux livres de tabac pour sa pipe. D’ailleurs, d’après les propos qu’il avait entendus, les réparations de la goélette devaient durer plusieurs semaines, et il pourrait renouveler ses provisions.

Il convient



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.